Doctor Leighton I presume ?

La gare de Nairobi
La gare de Nairobi
Le Nairobi State Hospital
Le Nairobi State Hospital

Jeudi 26 mars 1925 (nuit):


Alors qu’ils entendent les murmures accusateurs des autres passagers, O’Donnell descend du train en titubant, la vision floue. Ils sont rejoints par le contrôleur, tandis qu’une vieille pie les désigne du doigt en criant comme une hystérique. Marvin commence à l’insulter puis à s’en prendre verbalement à l’agent mais, heureusement affaibli par ses blessures, il est obligé de se calmer et le Dr Singer le traîne jusqu’à sa cabine pour qu’il récupère.


Les esprits finissent par s’apaiser et, tandis que les passagers remontent dans le train, l’archéologue prodigue quelques soins à Sommers et Arthus.. Ils apprennent du contrôleur qu’ils pourront être soigner de leurs blessures au State Hospital de Nairobi, un établissement très moderne construit dans la brousse en bordure de la ville, où une aile spéciale était réservée aux Blancs. Sommers reste avec O’Donnell, pendant qu’Arthus parcourt le train suivi par Singer jusqu’au compartiment à bagage, à la recherche d’un homme qui s’y dissimulerait. Une poignée de militaires anglais sont en train de jouer aux cartes et ils n’ont vu passer aucun individu suspect … à l’exception d’eux deux.

Ils rejoignent les deux autres en 1ère classe. Le reste du voyage se passe sans encombre et ils finissent par arriver à la gare de Nairobi vers 02h00 du matin.


Les trois hôtels de la ville sont le Stanley en centre-ville, le Norfolk à l’extérieur de la ville et le moins cher de Nairobi, et le Hampton, le plus luxueux et situé à un gros quart d’heure à pied de l’hôpital. La Compagnie Ougandaise de Transport met à leur disposition un camion, on charge leurs malles, et ils sont conduits directement à l’hôpital.


Refusant d’être reçu par le Noir qui les accueille, un Blanc en blouse blanche finit par les prendre en charge et les accompagne jusqu’à un dortoir commun, où il leur offre un verre de whisky. Deux Occidentaux sont profondément endormis. Le Dr Singer reste dehors à surveiller leurs malles. Arthus lui explique qu’ils ont cherché à éteindre un incendie dans le train et ils sont installés dans des chambres. Le médecin les informe qu’ils en ont pour deux ou trois semaines à repos forcé. Arthus se répand en gérémiades : « On paie des billets en première classe, un incendie éclate, on cherche à l’éteindre et, résultat des courses, on nous accuse ! » Après deux verres de whiskey, les deux Américains blessés s’écroulent endormis. Arthus et Singer trainent les malles jusqu’au hall, mais l’infirmière de garde informe Singer qu’il n’est pas blessé et que l’hôpital n’est pas un hôtel. Pris d’une crise, Singer est prêt à s’entailler le bras en sortant son couteau, voyant cela, son interlocutrice l’autorise à squatter une chaise du hall. Arthus regagne son lit et s’endort 15mn plus tard.

Government Road
Government Road

Vendredi 27 mars 1925:


Au petit matin, une infirmière vient réveiller Singer pour le prier gentiment de se trouver un hôtel. Devant l’attitude de l’archéologue semblant peu enclin à déguerpir, l’hôpital rappelle le camion de la nuit et Singer est conduit au Hampton, où il réserve une chambre double pour la semaine, US$ 20.00 par jour, contre un paiement d’avance US$ 50.00 et la remise de ses papiers d’identité auprès d’un indigène indien. Après un frugal petit-déjeuner, l’archéologue revêt sa tenue safari et retourne à l’hôpital en marchant. Nairobi est une petite ville .


Les trois autres sont toujours en train de dormir. On nettoie leurs plaies, on leur met de nouveaux bandages, le Docteur Paul Leyton vient les ausculter. Sommers et O’Donnell en ont pour 2 bonnes semaines de soin. Singer disctute avec les 2 autres blessés, ici depuis un mois, dont le véhicule a été attaqué par un rhinocéros alors qu’ils étaient à la chasse. Ils sont interrompus par Sommers qui se met à prier, alors qu’au loin retentit l’appel à la prière. Il y a deux mosquées à Nairobi.


Avant de se séparer, ils font un point sur leurs indices au Kenya : Johnstone Kenyatta, le Lieutenant Mark Selkirk, le mercenaire Nelson ayant vu Brady vivant à Hong-Kong en mars 1923, et la Montagne du Vent Noir.


Arthus pose deux pots de chambre remplis d’eau près des lits de ses comparses. Vers midi, laissant leus compagnons se plonger dans la lecture de leurs livres, Arthus et Singer  déjeunent au Hampton, apprenant que le Victoria Bar où Elias avait rencontré Nelson n’est ouvert que la nuit.

Government Road non loin du Nairobi Star
Government Road non loin du Nairobi Star

Tandis qu’ils sont en train de prendre leur repas sur la terrasse de l’hôtel, un Black fait entendre sa voix. « Achetez l’étoile de Nairobi, le terrible accident de train de cette nuit ! ». Ils achetent une feuille à la parution quotidienne. L’article mentionne l’incendie, de nouveaux arrivants sont soupçonnés mais rien n’ayant été prouvé, les accusations ont été abandonnées. L’article est signé Nathalie Smith-Forbes. Arthus n’avait pas mangé aussi bien depuis Londres, la nourriture est particulièrement fine. Bien qu’on les ait prévenu que la journaliste, âgée d’une cinquantaine d’années, devait dormir à cette heure, après avoir passé la nuit à boucler son article, ils décident d’aller la réveiller ! Arthus achète une boîte de biscuits à l’hôtel avant de partir.On leur parle aussi de la boutique Dalton & Fils, où ils pourraient trouver tout le nécessaire pour un safari. Suite aux questions de Singer, et à la plus grande frustratiuon de celui-ci, le gars de l’accueil lui apprend qu’il n’y a aucun site archéologique à visiter au Kenya.


Ils descendent Government Road, la rue principale, il y a un monde de dingue, la ville est animée. Très peu de Noirs, et aucun ne se déplaçant seul. Leur présence n’est pas désirée dans la ville blanche et ceux qui s’y risquent sont vite arrêtés et renvoyés dans leur quartier. A leur arrivée, Arthus frappe à la porte. Un Indien vient leur ouvrir et leur apprend que la journaliste n’est pas là, partie une demi-heure plus tôt en quête de scoops. « Repassez vers 19h00 ! » Avant de prendre congé, le Frenchy lui demande à tout hasard s’il ne connaitrait pas un certain Johnstone Kenyatta. L’homme réfléchit quelques instants. Kenyatta es un Noir qui vit dans le quartie Kikuyu pouvant être rencontré au siège de la KCA la Kikuyu Central Association, une association politique militant pour l’indépendance du Kenya. « Et un commerçant indien du nom de Singh, ça vous parle ? » Le gars connaît un certain Tandor Singh, marchand de thé dont la boutique se situe sur le marché indien, un peu après la boutique de Vijay Poorman, le spécialiste des objets à réparer.

Après de longues hésitations, les deux comparses choisissent d’aller voir Kenyatta. Ils traversent le quartier indien, des mômes courent partout, ça sent les épices et la cuisine, et ils passent devant la boutique du marchand de thé. Arthus jette un coup d’œil en passant, mais le proprio moustachu n’a l’air ni plus ni moins louche que ses compatriotes. Seul Sommers aurait peut-etre pu reconnaître. "Pourquoi cet abruti s’est-il fait cramer?" gromelle-t-il tandis qu’ils continuent leur chemin et rejoignent le quartier africain. Arrivés devant le siège de la KCA, ils voient un groupe d’ouvriers noirs pauvrement vêtus en train de discuter, qui les regarde approcher d’un air circonspect. Cela rappelle un peu trop à Arthus la ruelle sombre de JU-JU, mais personne ne les arrête quand ils arrivent à leur hauteur en les saluant.

« Johnstone Kenyatta est ici ? » . « Entrez ! » « Messieurs ? » s’approche un Noir en costume traditionnel. Quand Arthus mentionne le nom d’Elias, l’homme les conduit dans une pièce à part. Arthus lui explique que Jackson Elias, qu’il a dû rencontrer, a été tué à NY par les adorateurs d’un Dieu Lointain et qu’ils cherchent des infos sur Expédition Carlyle. Une secte kenyanne, le Culte de la Langue Sanglante. "Ne le prenez mal, mais ses agresseurs étaient tous des Africains … » ajoute le Frenchy.

Kenyatta a quitté son village il y a une vingtaine d’années et leur propose de rencontrer un sorcier de sa connaissance dans un village avoisinant. Aut bout d’une dizaine de mn, Kenyatta : « Un ami à moi vous attend dehors. Suivez le discrètement à distance, s’il s’arrête, faites de meme, quand il traversera une porte jaune, suivez le sans hésiter. Merci Messieurs ! »

Les voilà partis, tout droit en direction de la ville noire. Les bicoques kikuyu sont des maisons à pièce nunique, faites de terre et de boue séchée, les toits sont couverts d’herbes et de fagots, la richesse semble se mesurer à l’étanchéité du toit. Ils arrivent à un hangar, dont la porte d’entrée a été peinte en jaune.

A l’intérieur, ils découvrent un vieux roadster Rolls Royce de couleur jaune et l’homme les invite à y prendre place. Après avoir traversé la ville puis le « quartier industriel », ils aperçcoivent de grandes fermes, quelques animaux au loin et au bout d’une heure et demi, ils arrivent à un petit village.

L’homme leur demande d’attendre dans la voiture qu’il gare sur la place, il descend discuter avec un jeune Africain d’apparence frêle, tandis que les deux Occidentaux sont vite entourés par des enfants curieux. « Je vous présente Okomou ». L’homme parle un anglais parfait et, d’un air un peu hautain, il les assaille de questions, c’est lui qui décidera s’ils peuvent voir le vieux Bundari. Arthus réitère ses explications mais ni lui ni Sommers ne se montrent particulièrement persuasifs ni convaincants. Finalement, il les invite à revenir le lendemain.

Leur chauffeur les ramène au Hampton et il accepte de venir les chercher à 08h00 le lendemain. Arthus et Singer décident de retourner voir la journaliste.

 

Nathalie Smith-Forbes, femme austère d’une cinquantaine d’années, les invite à prendre le thé, Arthus sort sa boîte de biscuits, et il demande à avoir accès à ses archives. « Nous enquêtons sur l’Expédition Carlyle » déclare d’emblée l’archéologue. « Il y avait quelque chose d’étrange et de malsain autour de ce groupe, la pauvre Hypatia était toujours malade » leur di-telle en leur montrant une photo montrant Sir Aubrey fringuant, l’air exceptionnellement jeune, et à côté de lui, la la jeune femme plutôt replète. « Voici la dernière photo que j’ai prise, à juger de son état, je jurerai qu’elle était enceinte. » Elle leur apprend aussi que Aubrey fréquentait bcp les gens inférieurs et de mauvaise réputation, il fréquentait surtoit un certain Tandor Singh, un individu obséquieux et peu fréquentable. Le Docteur Huston, lui, se montrait assez peu.

 

« Vous sentez cette odeur ? » Avant même de sentir le brûlé, Arthus reconnaît immédiatement ce petit hululement « De l’eau, vite de l’eau !! », il voit de la fumée partir du fond du bâtiment. Singer arrache la théière des mains de leur hôte.  Avec horreur, Arthus voit clairement descendre du plafond deux petites boules incandescentes bien connues. Devant les flammes, Nathalie Smith-Forbes est tétanisée sur place et le Frenchy la pousse dehors : « Mon journal, mon journal … » gémit-elle. Ses assistants prennent leurs jambes à leur cou, alors que Singer lance sa théière sur l’une des créatures de feu, ralentissant à peine l’assaillant. Arthus s’empare d’un bidon d’encre et en jette le contenu sur l’autre créature, sans effet notable. Le feu commence à gagner l’ensemble du bâtiùment, les meubles et les archives du journal.

Arthus fait un ample geste avec son bidon, piégeant la boule de feu à l’intérieur de son arme improvisée mais il se fait brûler le bras au passage. La seconde créature rate Singer, qui essaie de la bloquer dans une poubelle, mais rate. Il esquive l’attaque suivante. Singer se fait toucher, alors qu’Arthus projette de l’encre dans la pièce et parvient à l’éteindre.

Arme en main, Arthus bondit dehors, Singer ramasse la photo de Penhew et d’Hypatia avant d’embarquer tout le tiroir et de sortir à son tour du bâtiment en flammes.

 

Sur un des toits au loin, l’archéologue aperçoit une forme humaine reculer et disparaître dans l’ombre. Smith-Forbes est désespérée d’avoir tout perdu, même pas heureuse de voir le tiroir sauvé par Singer Arthus s’élance à la poursuite de la silhouette entrevue par Singer et il se retrouve rapidement perdu en plein quartier indien, arme en main. L’homme s’enfonce dans les ruelles et il disparaît bientôt dans le soukh. C’est le moment de régler son compte à cet enfoiré de marchand de thé, il ne doit plus pouvoir lancer de sortilège, se dit Arthus, avant de se raviser.

 

Attaquer un sorcier dans leur état, c’était quand même risqué …