Party at Carlyle's

 

En suivant ses deux comparses, laissant derrière eux le souterrain en flammes, Sommers, encombré des divers objets qu’il a récupérés dans la pièce et jeté pêle-mêle dans son sac, réalise la chance qu’ils ont eue. Ils avaient pu prendre leurs ennemis par surprise, enfermés dans un espace clos, et malgré leur nombre, ils avaient pu donc s’en débarrasser rapidement et sans coup férir … Steeve s’était jeté dans la bagarre sans trop se poser de questions, tant pour protéger ses acolytes que pour venger le meurtre de son ami Jackson Elias. Mais cette affaire dépassait largement le cadre d’une simple vengeance : ce Culte de la Langue Sanglante, installé dans la montagne du Vent Noir au Kenya, semblait avoir des ramifications non seulement en Nouvelle Angleterre, mais aussi ici même à New York ! C’est pour cela qu’il avait ramassé ces objets rituels ; plus ils en sauraient, mieux ils pourraient contrer cette secte vénérant cette Chose venue d’outre-espace : ce "Vent Noir", appelé aussi Nyarlathotep "le Chaos Rampant" ou "L’homme en blanc" selon Matilda Prescott … voire même "La Chauve-souris des Sables" ! Et d’après les notes de son ami, ‘’ILS‘’ allaient ouvrir un PORTAIL !

Ce n’est qu’en remontant les marches de pierre que le petit groupe réalise que leurs oreilles avaient souffert de ce vacarme en espace clos. Ils avaient quelques pertes d’équilibre, et soudain … !!!

Bien qu’encombré de ses armes passées en bandoulières et du sac jeté sur son épaule, et malgré la fumée qui commence à envahir le souterrain, Sommers est sur ses gardes. Et alors qu’O’Donnell atteint le haut de l’escalier, il aperçoit une forme oblongue se jeter sur lui. Il a à peine le temps d’ouvrir la bouche pour l’avertir que le privé est comme brutalement happé par la jambe et, après avoir été secoué dans tous les sens en hurlant de douleur, celui-ci retombe inconscient en arrière dans une gerbe de sang, lâchant son fusil à pompe qui termine en bas des marches. Cherchant à l’éviter, Arthus voit alors avec horreur une gueule de crocodile se profiler dans l’obscurité. « Mais c’est pas possible, il était empaillé !!! » crie-t-il, remarquant aussi tout un tas d’insectes naturalisés se propager sur les murs et percevant un bruit sourd provenir de la boutique. Comme le saurien continue de s’acharner sur la jambe de Marvin, la maintenant entre ses crocs acérés, Arthus saisit sa Thomson et tire sans hésiter deux rafales à bout portant dans la tête de l’animal mort-vivant qui arrête de bouger. Un tabouret lancé violemment depuis le haut des marches le rate alors de peu, tandis que le gorille, empaillé lui aussi et qui trônait couvert de poussière dans un coin de chez Ju-Ju, se précipite sur lui. Pris au dépourvu, il n’a que le temps de s’accroupir, laissant le champ libre à Sommers qui, ayant ramassé l’arme d’O’Donnell, explose le singe d’un tir en plein thorax. Décidément, la magie noire hantait cet endroit.

Se débarrassant des araignées, scorpions et autres saloperies grouillant à leurs pieds, ils traînent le corps de Marvin jusque dans la boutique plongée dans l’obscurité et, pendant qu’Arthus pratique les premiers soins sur leur compagnon, stoppant l’hémorragie à l’aide d’un garrot, Sommers déverrouille la porte pour jeter un œil à l’extérieur. Personne … Roulant O’Donnell inconscient dans le tapis, ils sortent alors dans l’arrière-cour, le portant cahin-caha vers le magasin abandonné.

De son côté, après s’être pris un bon bain bien chaud, s’être restauré dans un restaurant proche de l’Hôtel Chelsea et avoir prié avec ferveur pour ses compagnons, Alastar commence à tourner en rond (sans doute inquiet pour ses compagnons). Il échafaude alors en un tournemain un de ces plans improbables dont il a le secret.

 

Il saute dans un taxi et part pour Harlem, se faisant déposer dans le quartier des night- clubs. Il doit être près de 23h00 quand il arrive. Laissant derrière lui les clinquants clubs de jazz, il commence à chercher un bar où les clients seraient tous noirs, et il s’enfonce ainsi plus loin à l’intérieur d’Harlem, là où les Nègres pouvaient boire sans être dérangés par les blancs.

Bientôt, le voilà en plein quartier noir, lui le petit blanc, pas extrêmement loin de la boutique Ju-Ju d’ailleurs. Il finit par trouver un bouge dans une ruelle et s’installe au bar sous les regards de tous, qui se demandent l’air mauvais ce qu’un blanc vient foutre chez eux. Ça sent les épices moisies et la sueur rance… Et la gnôle est de très mauvaise qualité.

Laissant tous ses attributs de prêtre bien en évidence, et après avoir consommé quelques verres de mauvais alcool, Alastar commence un étrange laïus au sujet d’un certain Emerson qu’il aurait entendu tenir des propos hautement racistes :

 

 

« Nous sommes en 1925 … C’est inadmissible de nos jours d’entendre encore ça, alors que nous sommes tous les enfants du Seigneur ! J’ai même cru comprendre qu’il recevait aujourd’hui une importante cargaison d’une grande valeur. Et ça l’angoisse de savoir qu’il va devoir laisser cette marchandise dans son entrepôt pendant la nuit sans renforcer la sécurité par crainte d’attirer l’attention. Malin, ce raciste, j’vous l’dis … »

 

Regardant si ses remarques font mouche, Alastar s’en va comme il est venu … En titubant, la démarche sans doute moins droite, sûrement due au mauvais alcool ! Mais quels sont ces bruits qui semblent provenir de Ramson Court ???

Hésitant à déguerpir, Alastar finit néanmoins par s’approcher de l’impasse encore déserte, bien que le quartier commence à s’animer. Apercevant les silhouettes de Sommers et de Kerouac sortir en catimini de la boutique de Silas N’Kwane en portant un tapis, le prêtre les rejoint rapidement. Mis au courant de l’état d’O’Donnell et armé du fusil à pompe que lui tend Sommers, il repart en courant dans la rue principale … décidé à braquer une voiture !

Manque de bol, aucun véhicule à l’horizon, si ce n’est un vieux camion tout pourri garé un peu plus loin et même pas fermé. Alertés par les coups de feu et les volutes de fumée s’échappant de chez Ju-Ju, les Nègres du voisinage sortent dans les rues, se mettant à entourer ce Blanc incongru d’un air menaçant : « C’est un prêtre ! Et il a une arme ! » Histoire de les calmer, Alastar tire un coup de feu en l’air ! Profitant de cette diversion inattendue, les deux autres en profitent pour rejoindre discrètement le magasin fermé et, pendant qu’Arthus y reste à surveiller Marvin, Sommers sort par la contre-allée leur trouver un moyen de locomotion. Repérant le camion, il le met rapidement en marche, rejoint par Alastar qui grimpe à ses côtés, manquant au passage de se prendre une bouteille lancée dans sa direction.

De nombreux Nègres sont à présent dehors, commençant à les encercler. En marche arrière, Sommers recule sans tarder dans la contre-allée où, aidé de l’Irlandais, Arthus jette leur compagnon inconscient à l’arrière du camion, puis il redémarre en trombe sans tarder. Le véhicule quitte Harlem en direction de Central Park, poursuivi par une meute de Nègres vociférants : « Aux voleurs ! Putain d’enculés de Blancs ! » A la surprise de ses compagnons, Alastar tire un autre coup de feu par la fenêtre pour les effrayer.

les urgences du BelleVue
les urgences du BelleVue

Ils se rendent directement à l’hôpital Bellevue. Fondé le 31 mars 1736, le Bellevue Hospital Center est le plus ancien établissement hospitalier américain, situé sur la Première Avenue à Manhattan, au niveau de la 28e rue.

Restant au volant, Sommers se gare à distance et Arthus traîne le corps inconscient d’O’Donnell jusqu’à l’entrée des urgences, aidé avec réticence par Alastar qui préfèrerait qu’ils lui subtilisent ses papiers. Sans s’éterniser, le Frenchy explique aux brancardiers qu’il a trouvé cet individu agonisant sur le trottoir à quelques blocs d’ici et, une fois le blessé entre de bonnes mains, tous deux rejoignent Sommers.

Après avoir abandonné le véhicule dans une ruelle, ils rentrent à pied au Gotham Hôtel où, après avoir pris un bain et verrouiller leurs portes, ils ne tardent pas à s’endormir.

Le dimanche matin, pendant le petit déjeuner, ils se racontent leurs péripéties de la veille et leurs découvertes respectives ; Alastar leur avoue avoir essayé en leur absence, pendant leur virée nocturne, de fouiller la malle de Sommers, verrouillée à l’aide de robustes cadenas français. « Tu n’avais qu’à m’demander, je n’ai rien à cacher ! » lui rétorque ce dernier, peu surpris finalement de l’attitude paranoïaque du curé qui, se disant avoir été recruté par Whitesnake pour les surveiller, leur dit aussi lui avoir envoyé un rapport vantant leurs compétences.

 

Tous trois conviennent de se retrouver à l’hôtel en début d’après-midi et, pendant que Sommers se rend au cimetière pour se recueillir sur la tombe de son ami Jackson Elias, Arthus et Alastar décident de leur côté d’aller à l’hôpital Bellevue prendre des nouvelles d’O’Donnell. Celui-ci est toujours inconscient et son état est stationnaire. Pendant qu’Alastar se confesse dans la chapelle de l’établissement, les infirmiers apprennent à Arthus qu’étant donné la gravité de ses blessures, leur patient a dû être attaqué par une meute de chiens errants.

 

L’après-midi, réunis dans la chambre de Sommers, les trois compères passent en revue les divers objets récupérés dans le sous- sol de Silas N’Kwane. Le bol de cuivre couvert de runes semblait normal, mais compte tenu de la note trouvée à l’intérieur mentionnant la Chauve-souris des Sables et l’Ayers Rock, magnifique rocher australien ayant la particularité de changer de couleur pendant la journée et considéré comme un haut lieu de magie aborigène selon les locaux, ils décident de le montrer au Prof. Cowles, devant séjourner le week-end prochain au Savoy Plaza.

Puis, pris d’une inspiration, Sommers pose sur son visage le masque de démon africain doté de tentacules, de grandes oreilles, de longues dents et de cornes de chèvre, ressemblant à l’assemblage de trois ou quatre terrifiantes créatures. Ses compagnons voient Sommers se figer, et ses yeux se dilater et s’écarquiller avec horreur. Ils essaient précipitamment de lui retirer le masque, mais en vain, celui-ci semble comme collé sur sa figure !

Ailleurs, comme s’il assistait sans pouvoir bouger à un film d’horreur bien réel dont il serait l’impuissante victime, Sommers est confronté à une vision des plus abominables. D’horribles organes pourvus de gueules aux dents acérées rampaient sur le sol de façon abjecte dans sa direction, s’assemblant les uns aux autres pour constituer peu à peu un monstre informe de 20 mètres de haut qui se dresse bientôt devant lui, un amas immonde et visqueux, constitué d’organes purulents suintant de l’encre noire et formant comme des têtes de chevreaux putréfiés. Entouré de brume et de fumée, l’immonde masse adipeuse ne tarde pas à l’entourer complètement, avant de s’abattre sur lui. Le contact avec la Chose est infect, humide, chaud et froid, gluant et poisseux, et l’ignoble matière noire s’insère par tous ses orifices.

Voyant Sommers se tétaniser les yeux révulsés, Arthus et Alastar tentent de lui retirer le masque, mais en vain. Celui-ci semble comme collé sur sa figure ! Mais brusquement, l’épouvantable vision de Sommers s’arrête net, tandis que ses coéquipiers lui retirent aisément l’affreux masque. Steeve tombe à genoux sur le sol de la chambre, groggy, livide, hagard, suffoquant, alors qu’Alastar lui flanque une bonne paire de claques. « Les grenades ne suffiront pas … » murmure-t-il le cœur battant, en cherchant à reprendre son souffle. La créature qu’il venait de voir, et même de toucher, ressemblait étrangement aux illustrations du livre d’Edward Pickman Derby ! Un esprit plus faible aurait pu perdre la raison.

 

Malgré l’insistance d’Alastar, pas question de remettre le masque pour vérifier si cela va se reproduire … ni de boire l’eau contenue dans le bol que lui tend insidieusement le curé. En revanche, le serre-tête métallique semble anodin et, bravache, Sommers le met sans hésiter : « Ça ne peut pas être pire … » lâche-t-il avec un sourire désabusé. Mais heureusement, rien ne se passe, et ils examinent alors le sceptre. Malgré ses connaissances archéologiques, les runes ne disent rien à Arthus, et Alastar croit reconnaître des espèces de hiéroglyphes égyptiens, mais pas vraiment …

le manoir Carlyle
le manoir Carlyle

Histoire de se changer les idées, Arthus propose alors à Sommers d’aller en repérage jeter un œil à l’habitation d’Erica Carlyle. Le prêtre, lui, préfère rester dans sa chambre pour étudier le livre qui intéressait tant Jackson Elias, après avoir donné sa parole aux deux autres qu’il ne le montrerait à personne. Et il repère rapidement dans le texte une sorte de rituel magique permettant de ranimer les morts, corroborant le récit de ses compagnons.

De leur côté, ces derniers prennent leur voiture de location et gagnent la petite ville cossue de Crugers, dans le district de Westchester. Située au 452 Albani Post Road, la demeure d’Erica Carlyle était un grand manoir familial construit sur une colline, dans une vaste propriété entourée d’un mur. Comme ils le craignaient, deux gardes patibulaires et ouvertement armés montaient la garde devant le portail.

Le trajet leur prend 5 heures aller/retour et, en arrivant à New York à la tombée de la nuit, Arthus et Sommers décident de se rendre directement sur les docks pour pénétrer par effraction chez Emerson Imports, préférant laisser le curé plongé dans ses lectures.

Après s’être garés dans une rue peu fréquentée, ils gagnent discrètement l’arrière du bâtiment. Arthus fait la courte échelle à Sommers qui, cassant le carreau d’une fenêtre, se glisse prestement à l’intérieur avant d’ouvrir la porte à son comparse.Le silence régnait et des escaliers menaient au 1er étage dans le bureau d’Arthur Emerson : un guichet, une table de réunion, un bureau … et un coffre-fort impossible à ouvrir !

Ne trouvant rien dans l’entrepôt ni sur les caisses, ils retournent dépités à l’hôtel où Alastar leur apprend ce qu’il a découvert dans le livre. « S’il vous arrive quelque chose, je pourrai vous ranimer ! » les rassure le curé d’un ton presque sérieux qui leur fait froid dans le dos. Arthus préfère le mettre en garde contre les risques de lire ce genre d’ouvrage, et après avoir dîner, ils regagnent leurs chambres.

Un peu avant l’aube, Sommers prend le masque de toile récupéré sur l’agresseur d’Elias, son Bowie et son Colt-45, et il retourne seul en voiture chez Emerson Imports. Les fenêtres n’étaient qu’à 2,5 mètres de haut, et ayant déjà fracturé un carreau, il s’y hisse sans difficulté ; une fois à l’intérieur, il se planque derrière le bureau en attendant l’arrivée d’Arthur Emerson. Lorsque ce dernier fait son apparition, Sommers s’affuble du masque de la Langue Sanglante et, sous la menace de son arme, il l’oblige à ouvrir son coffre-fort en tentant d’imiter l’accent africain : « OKUNGA ! Ouvwe ton coffwe fo’ ou je te tue ! ». Terrorisé, l’homme n’oppose aucune résistance et, après l’avoir assommé, Sommers pique ses livres de comptes … ainsi que les liasses de billets pour faire croire à un vulgaire cambriolage. Il récupère ainsi pas moins de US$ 500.00 et le nom de l’expéditeur kenyan de Silas N’Kwane : Ahja Singh Exp. - Zone portuaire de Mombasa - Bassin Kilindini - Kenya.

 

Le pond de Brooklyn
Le pond de Brooklyn

De retour à l’hôtel, Sommers met au courant ses coéquipiers de sa découverte, omettant toutefois de leur parler des billets récupérés. Puis, laissant Alastar poursuivre sa lecture, qui s’annonce plus difficile que prévue, Steeve et Arthus se rendent comme convenu chez Prospero Press pour retrouver Jonah Kensington. Malgré leur rendez-vous, ce dernier n’est curieusement pas encore arrivé, mais sa secrétaire leur remet un paquet qu’il a laissé à leur attention. A l’intérieur, ils trouvent les US$ 1,000.00 promis pour financer leur voyage, la lettre datée du 8 août 1924 qu’il avait montrée à Marvin et Arthus lors de leur première visite, ainsi qu’une feuille avec 2 noms. Les contacts de Jackson Elias à Londres : Mickey Mahoney, rédacteur en chef du Scoop, et James Barrington, inspecteur à Scotland Yard.

Inquiet toutefois de l’absence de l’éditeur, Steeve demande à la secrétaire d’appeler chez lui, mais personne ne répond. Après avoir récupéré son adresse à Brooklyn et son numéro de téléphone, ils passent rapidement à l’hôpital. Le personnel médical leur apprend qu’O’Donnell s’est réveillé quelques minutes dans la matinée avant de retomber dans l’inconscience. Ils rappellent le bureau de Prospero Press au cas où, mais Kensington n’étant toujours pas arrivé, ils décident de se rendre à son domicile.

Sur place, ils trouvent la porte de derrière fracturée et découvrent le cadavre de l’éditeur, éventré dans sa baignoire, assassiné de la même odieuse façon qu’Elias. La rigidité du corps leur laisse penser qu’il est mort depuis un bon bout de temps. Après avoir rapidement fouillé les lieux sans rien trouver, ils s’éclipsent discrètement et regagnent le Gotham Hôtel, y retrouvant Alastar qui, butant sur un paragraphe particulièrement ardu de son livre, n’a pas progressé d’un iota dans sa lecture.

Le lendemain, Sommers se rend à la NY Central Library. Avant de rencontrer Erica Carlyle, il voulait mettre tous les atouts dans leur manche en se renseignant sur cette jeune femme d’affaire, qui avait non seulement eu le cran de monter sa propre expédition en terres africaines pour enquêter sur la disparition de son frère, mais aussi réussi le tour de force de remettre sur les rails l’entreprise familiale qui périclitait. Il voulait aussi profiter de leur présence à New York pour faire quelques recherches sur la NWI, n’ayant pas oublié leurs aventures dans le Sud Dakota. Après être passé voir Marvin à l’hôpital, Arthus le rejoint une heure après mais, peu motivé par ce travail fastidieux, le Frenchy s’endort rapidement, vautré dans un fauteuil.

 

Société internationale spécialisée dans les nouvelles industries, la NWI possédait plusieurs branches d’activités, dont les principales étaient les mines, le pétrole et la construction aéronautique. Elle avait récemment acquis plusieurs chantiers navals sur la côte ouest américaine et en Angleterre, à Southampton, où se construisaient des navires ultramodernes. Elle poursuivait aussi des recherches sur l’électricité et la radiodiffusion. Son siège social se trouvait à Chicago, où un gratte-ciel abritait ses bureaux administratifs et, sur les 3 derniers étages, les appartements privés de son PDG. Enfant faible et maladif, Edward Chandler avait été envoyé en Europe pour étudier avec différents précepteurs engagés par son père. A l’âge de 18 ans, il était revenu aux Etats-Unis en grande forme et était rentré au collège. Sa bonne condition physique lui avait permis de rejoindre l’équipe de football universitaire en tant que quarterback, et il s’était rapidement montré très populaire auprès de ses camarades. En juillet 1910, alors qu’il était vice-président des entreprises Chandler, ses parents avaient trouvé la mort dans un accident de bateau au large de San Francisco, et il avait alors pris les rênes de l’usine parentale, la transformant rapidement en holding internationale. Son ascension avait été fulgurante, et il avait peu après créé, à la mémoire de ses parents, la Fondation Chandler. Celle-ci s’occupait de porter secours aux régions sinistrées partout dans le monde, dès que le besoin s’en faisait ressentir. Edward Chandler était un citoyen important de Chicago ; très généreux envers les associations locales, il était suffisamment riche et bienfaisant pour que le maire l’ait autorisé à avoir sa propre tour d’acier, où était d’ailleurs amarré son dirigeable privé ! Ayant voué sa vie adulte à améliorer la vie de ses concitoyens, tout en développant sa société devenue l’une des plus importantes au monde, c’était un homme célèbre et apprécié par tous les gouvernements des pays où il implantait ses usines. De notoriété publique, il avait même été contacté par les deux principaux partis politiques du pays qui voulaient l’ériger au poste de vice-président des Etats-Unis. Un mouvement populaire avait même cherché à créer un troisième parti autour de lui, mais il avait déclaré publiquement ne pas être intéressé par la politique pour le moment. Il avait aussi été nommé deux fois pour prix Nobel de la paix.

Erica Carlyle
Erica Carlyle

Âgée de 26 ans, Erica Carlyle était l’unique héritière de la fortune familiale, depuis que les cours de justice du Kenya et de New York avaient officialisé le décès de son frère. Réputée pour aimer tout particulièrement la mode, pouvant se montrer distante voire cinglante, la jeune femme avait cessé toute activité festive pour se consacrer à la gestion des entreprises Carlyle, ne sortant que lors de soirées caritatives. Les cadres et les actionnaires se félicitaient de son attitude exemplaire, et la société n’avait jamais été aussi florissante. Sur les photos illustrant les articles de journaux, Sommers remarque qu’elle était souvent affublée d’un type patibulaire la suivant comme son ombre …

 

Après plusieurs heures, Sommers et Arthus quittent la bibliothèque et, de retour au Gotham Hôtel, ils retrouvent Alastar toujours plongé dans le livre récupéré chez Ju-Ju. Il s’agissait d’une monographie publiée à compte d’auteur en 1916 par un anthropologue et soi-disant explorateur britannique du nom de Nigel Blackwell ; l’Irlandais estimait pouvoir en terminer la lecture d’ici la fin de semaine. Dans l’édition du soir du NY Pillar Riposte, ils tombent aussi pendant le dîner sur un article consacré à la dernière victime de Scariface, Jonah Kensington, retrouvé mort à son domicile.

Le jour suivant, ils reçoivent les invitations pour la soirée d’Erica Carlyle promises par Carrington. Ce dernier les informe qu’il ne pourra malheureusement pas être présent et qu’il les a présentés comme de jeunes entrepreneurs bostoniens montants, cherchant à se faire une place dans le beau monde new-yorkais. Une trentaine de personnes était attendue au manoir Carlyle.

En attendant le jeudi soir, Sommers et Arthus décident d’effectuer quelques emplettes. Le Frenchy s’achète un smoking et des souliers vernis, ainsi que pour Alastar, et ils s’occupent ensuite tous deux d’acheter l’équipement nécessaire à leur expédition : trois tenues d’explorateur colonial, des chapeaux, deux fusils de chasse Remington, quatre paires de jumelles, un appareil photo, des machettes, des gourdes, quatre boussoles, une trousse de 1er soins, des sacs de couchage, quatre tentes, des lits pliables, un filet à papillons, des lampes à huile, des ustensiles de cuisine, une pelle, une corde, de la crème solaire, des chaussures de marche … ainsi qu’une grosse malle dotée d’un faux fond pour y cacher leurs armes. Ils en profitent aussi pour ouvrir des comptes à la Barclays Bank, qui possédait de nombreuses succursales à l’étranger : en Angleterre, au Kenya et même en Egypte.

Joe Corey
Joe Corey

Le soir venu, après s’être sommairement armés, les trois investigateurs se rendent en taxi à la demeure d’Erica Carlyle. Arthus prend son calibre 38 et sa canne-épée, Alastar son crucifix- poignard, et Sommers son Bowie … Celui-ci décide aussi de prendre avec lui tous les écrits de Jackson Elias. Ils sont accueillis par 4 gardes, armés de fusil de chasse, et, après avoir montré leurs invitations, un majordome les conduit à l’intérieur. Au rez-de-chaussée, ils découvrent une grande salle à manger, un vaste salon et une belle bibliothèque. Une vingtaine de convives était déjà là et, parmi eux, attirant tous les regards, la splendide propriétaire des lieux : Erica Carlyle.

Bradley Grey
Bradley Grey

La sœur de Roger Carlyle était accompagnée d’un petit vieux à lunettes, qu’elle présente comme son conseiller personnel Bradley Grey, ainsi que de l’homme que Steeve avait vu sur les photos en sa compagnie : Joe Corey, son garde du corps. Les invités, une quinzaine d’hommes d’affaire accompagnés de leurs épouses, venant pour la plupart d’assister au vernissage d’une exposition à New York, discutaient autour d’un somptueux buffet, et le champagne coulait à flot. Alors qu’Alastar se jette sur les petits-fours, Steeve et Arthus rejoignent les invités. Repérant une jeune femme plutôt mignonne semblant proche de leur hôte, ce dernier décide de l’aborder. Il s’agissait de son amie Victoria Post. Puis les convives sont priés de rejoindre la salle à manger pour le dîner, et Bradley Cooper leur explique les raisons de leur présence ici : récolter des fonds pour les enfants déshérités.

 

Lors du repas, tandis qu’Arthus poursuit son petit numéro de séduction auprès de la jeune Victoria Post qui ne semble d’ailleurs pas insensible à son charme, et que Sommers, ayant fréquenté quelques années plus tôt les cercles huppés parisiens et fort de ses récentes recherches sur la NWI, se mêle habilement aux conversations animées tournant autour du monde des affaires et du charleston, Alastar jette un froid en apostrophant grossièrement Erica Carlyle devant l’ensemble des convives. Malgré l’air réprobateur de ses compagnons et le regard noir que lui jette Joe Corey, l’Irlandais commence sans aucun respect de l’étiquette à parler d’expéditions africaines, du tueur en série Scariface … et de Roger Carlyle !

Erica Carlyle blêmit, avant de quitter la table avec un sourire forcé et de convier ses invités à la suivre dans le salon pour le digestif. Mais, faisant fi de la mise en garde de son gorille, qui lui glisse froidement à l’oreille « Je serais vous, je fermerais ma gueule… », Alastar n’en fait qu’à sa tête et lui emboîte le pas, continuant de s’enfoncer : « J’aimerais vous parler, votre frère est peut-être vivant ! » C’en est trop pour la jeune femme, qui ordonne séance tenante à ses sbires de jeter dehors ce malotru. Steeve et Arthus font profil bas, évitant de prendre sa défense, et le curé se retrouve manu militari sur le trottoir au beau milieu de la nuit, sans manteau et chaussé de souliers vernis tout neufs. Tandis qu’il l’entraîne dans la bibliothèque, Victoria explique à Arthus que l’expédition Carlyle et le décès de son frère étaient des sujets tabou à éviter en présence de la maîtresse de maison, qui ne voulait plus en parler.

Le Frenchy offre un verre de brandy à la jeune femme, tout en parcourant du regard les ouvrages rangés sur les étagères. Un pan de mur entier était consacré aux romans d’aventure et de science-fiction, et Arthus remarque un magnifique exemplaire original des œuvres de Poe.

Edgar Allan Poe (Boston, 19 janvier 1809 - Baltimore, 7 octobre 1849) était un poète, romancier, nouvelliste, critique littéraire, dramaturge et éditeur américain, ainsi que l'une des principales figures du romantisme américain. Connu surtout pour ses contes, il avait donné à la nouvelle ses lettres de noblesse et était considéré comme l’inventeur du roman policier. Nombre de ses récits préfiguraient d’ailleurs les genres de la science-fiction et du fantastique. Né à Boston, il avait perdu ses parents, David Poe Jr. et Elizabeth Arnold, dans sa petite enfance, et il avait été recueilli par John et Frances Allan de Richmond. Ces derniers habitaient en Virginie, où le jeune Edgar avait passé l’essentiel de ses jeunes années dans une relative aisance, si l’on exceptait un séjour en Angleterre et en Écosse. Edgar Allan Poe Après un bref passage à l’Université de Virginie et des tentatives de carrière militaire, Poe avait quitté les Allan, et sa carrière littéraire avait débuté humblement par la publication anonyme d’un recueil de poèmes intitulés « Tamerlan et autres poèmes » (1827), signé seulement par « un Bostonien ». Poe s’était ensuite installé à Baltimore, où il avait vécu auprès de sa famille paternelle et abandonné quelque peu la poésie pour la prose. En juillet 1835, il était devenu rédacteur-assistant au Southern Literary Messenger de Richmond, où il avait contribué à augmenter les abonnements et commencé à développer son propre style de critique littéraire. La même année, à 27 ans, il avait épousé sa cousine germaine Virginia Clemm, alors âgée de 13 ans. Après l’échec de son roman « Les Aventures d'Arthur Gordon Pym », Poe avait écrit en 1839 son premier recueil d’histoires, les « Contes du Grotesque et de l’Arabesque ». La même année, il était devenu rédacteur au Burton's Gentleman's Magazine, puis au Graham's Magazine à Philadelphie. C'est là qu’il avait publié bon nombre de ses œuvres parmi les plus connues. Dans cette ville, Poe avait également projeté la création de son propre journal, The Penn (plus tard rebaptisé The Stylus), qui n’avait jamais vu le jour. En février 1844, il avait déménagé à New York, travaillant au Broadway Journal, un magazine dont il était devenu finalement l’unique propriétaire. En janvier 1845, Poe avait publié « Le Corbeau », lequel avait connaît un succès immédiat. Mais, deux ans plus tard, son épouse Virginia était morte de la tuberculose, le 30 janvier 1847. Finalement, c’est le 7 octobre 1849 à Baltimore que Poe était mort à son tour. Les causes de son décès n’avaient jamais pu être déterminées et avaient été attribuées diversement à l’alcool, à une drogue, au choléra, à la rage, à une maladie du cœur, à une congestion cérébrale, etc …

Voyant les yeux d’Arthus se poser sur ce livre, Victoria un peu pompette le lui tend avec un petit sourire enjôleur, et le Frenchy commence à le feuilleter distraitement quand un marque-page s’en échappe, tombant sur le sol. En le ramassant, il remarque une série de chiffres dessus : 30 75 69. Il en prend bonne note et commence à lire quelques poèmes à la demoiselle.

De son côté, Sommers discute dans le salon voisin avec les quelques invités restants : cinéma, opéra, livres, marché de l’art, charleston, etc... Lorsqu’il ne reste presque plus personne, il propose à Erica Carlyle de le rejoindre sur la terrasse ; avec tact et en marchant sur des œufs, il lui explique alors la raison de leur présence ici. Sur la défensive, la jeune femme l’écoute sans dire un mot, mais lorsqu’il mentionne le scandale risquant d’éclabousser la famille Carlyle si ce qu’ils découvrent s’avérait exact, cette dernière prend congé, le laissant poursuivre la discussion avec un Bradley Cooper fort suspicieux. Pour appuyer ses dires, Steeve remet à ce dernier les notes de Jackson Elias, insistant pour qu’Erica en prenne connaissance. A l’intérieur, Erica ayant demandé à Victoria de la rejoindre, Arthus se retrouve tout seul dans la bibliothèque.

Aux aguets, il en profite pour fouiller rapidement la pièce et ne tarde pas à découvrir un tableau sur charnière, dissimulant un coffre à combinaison. Utilisant à tout hasard le code trouvé sur le marque-page, il l’ouvre sans difficulté et trouve quatre livres à l’intérieur : « La vie d’un Dieu » (petit livre en anglais), « Passages choisis du Livre d’Ivon » (épais volume en français, avec de nombreuses pages volantes), « le Peuple du Monolithe » (en anglais) et « Les manuscrits Pnakotiques » (gros ouvrage en anglais

 

Sing Sing
Sing Sing

Quant à Alastar, ne trouvant aucun taxi dans Crugers pour le ramener à cette heure tardive, et les convives le dépassant en voiture ne voulant pas prendre en auto-stop ce goujat ayant perturbé la réception, il doit marcher plusieurs heures avant de finalement trouver un véhicule. C’est frigorifié et les pieds gonflés par ses chaussures neuves qu’il aperçoit alors, située sur les rives du fleuve Hudson, la célèbre prison Sing Sing.

 

 

Sa construction avait débuté en 1825, sous la supervision d’Elam Lynds, directeur de la prison d'Auburn mandaté par les autorités new-yorkaises. S’inspirant d'une prison visitée dans le New Hampshire, où le travail des détenus pour la construction avait été encouragé, et choisissant le lieu-dit de Mount Pleasant dans le village d’Ossining (traduisible par « pierre sur pierre »), il avait sélectionné 100 détenus dans sa prison, afin d’extraire dans une carrière voisine le marbre nécessaire à sa construction. US$ 20,100.00 avaient servi à l’achat des 130 acres de terrains. Près d’un millier de détenus s’y trouvaient aujourd’hui.

 

Chez Erica Carlyle, Sommers, en train de siroter un verre sur la terrasse, remarque par une fenêtre le petit manège d’Arthus et le rejoint dans la bibliothèque. Tous deux hésitent un instant à subtiliser les ouvrages qu’il a découverts, mais ils décident finalement de tout remettre en place et de refermer le coffre, avant de tenter une dernière fois de convaincre leur hôte de leur bonne foi. Leur objectif n’était pas de retrouver son frère, vivant ou mort, ni de la faire chanter, mais bien d’enquêter sur la mort de Jackson Elias et sur cette secte occulte ayant des ramifications jusqu’en Amérique, tout en la tenant au courant de leurs découvertes. En échange, ils avaient besoin qu’elle leur donne quelques informations sur l’expédition montée par son frangin. La plupart des convives étaient partis, et la jeune femme était en pleine discussion avec Victoria, Bradley Cooper et son homme de main. Elle accepte finalement de les revoir, leur donnant rendez-vous le lendemain à 13h00, à l’Imperial Hôtel sur Broadway. Ils se font ensuite appeler un taxi et regagnent leur hôtel.

Au petit matin, Alastar leur fait la gueule, leur reprochant de ne pas avoir pris sa défense la veille au soir. Laissant ce dernier continuer sa lecture, Steeve et Arthus se rendent donc au rendez-vous. Erica Carlyle les attendait à une table, accompagnée bien évidemment de ses deux sbires ; après leur avoir rendu les documents d’Elias et écouté leurs explications, cette dernière finit par leur apprendre plusieurs éléments troublants.

Son frère Roger n’avait jamais été très équilibré mais, quelques mois avant son départ, il était devenu complètement obsédé par une Négresse rencontrée dans un jazz club de Harlem. Après chaque rencontre avec elle, il revenait fiévreux et s’enfermait de longues heures dans la bibliothèque du manoir familial. Erica avait fini par le convaincre d’aller voir un psychiatre, le Dr Hudson, et il avait eu l’air d’aller mieux … jusqu’à cette idée saugrenue de monter cette expédition, accompagné de cette femme qu’il surnommait sa déesse africaine. Celle-ci se faisait appeler Anastasia, mais Erica avait découvert que son nom était en réalité M’weru. Le Dr Hudson ayant disparu, ses dossiers devaient se trouver au Bureau des Affaires Médicales de New York.

La mort d’un médecin était toujours suivie d’une période transitoire pendant laquelle ses dossiers pouvaient être consultés par tous, jusqu’à ce que décision soit prise concernant leur éventuelle confidentialité. Il était possible qu’ils puissent encore y avoir accès. Par contre, Erica Carlyle ne savait ni comment son frère avait connu Sir Aubrey Penhew, ni les liens de Jack Brady avec Shanghai.

Steeve et Arthus lui expliquent qu’ils comptent publier ce qu’ils découvriront sur la secte responsable de la mort de leur ami journaliste, mais la jeune femme paraissant sincèrement touchée par la disparition de son frère, ils s’engagent à ne pas divulguer d’informations risquant de lui nuire et à la prévenir si celui-ci est encore en vie. En échange, le Frenchy lui demande seulement d’avoir accès aux livres de son frère, dès aujourd’hui si possible. Celle-ci leur donne son accord et ils prennent congé, s’excusant d’avoir réveillé les démons du passé ... « Au plaisir de vous revoir ! » lui lance Sommers en la saluant. Les deux compères décident d’aller immédiatement jeter un œil aux bouquins, mais sur le trajet, Arthus achète dans une librairie un petit livre aux mêmes dimensions que celui trouvé chez Carlyle. Ils pourraient ainsi échanger le contenu des livres si besoin.

 

Arrivés à Crugers, et des instructions ayant été laissées aux domestiques dans ce sens, on leur laisse libre accès à la bibliothèque. Arthus passe quelques heures à feuilleter les « Passages choisis du Livre d’Ivon », un gros ouvrage en vieux français datant du XIIIème siècle, qui était apparemment la traduction d’un ouvrage grec plus ancien. A vue de nez, les textes traitaient beaucoup d’alchimie, et les pages volantes semblaient décrire de mystérieux rituels. Sommers, lui, jette son dévolu sur « La Vie d’un Dieu » et en termine la lecture en quelques heures. Il s’agissait d’un journal manuscrit écrit par un certain Montgomery Crompton. La reliure semblait être faite de peau humaine, et l’auteur y parlait d’abominations commises au nom du Pharaon des Ténèbres, appelé aussi le Pharaon Noir, se complaisant à raconter d’innombrables crimes, meurtres et sacrifices perpétrés avec des pics hérissés de clous. Il mentionnait aussi un sanctuaire secret situé dans le chaperon d’une pyramide inclinée.

 

En début de soirée, Steeve préférant rester encore un peu, Arthus reprend leur voiture de location et décide d’aller à Greenwich Village retrouver Victoria.